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Le Castel d'Andorte au Bouscat

 
Source : http://gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France, réutilisation non commerciale libre et gratuite.

Le Castel d'Andorte se situe dans l'actuel parc de la Chéneraie.
Le nom de « Parc de la Chêneraie » fût adopté au Conseil Municipal de mars 1981. Le mot Chêneraie n'existe pas, il aurait fallu dire Chênaie. Toutefois le nom de Chêneraie est entré dans le langage bouscatais.
Autrefois, ce lieu était nommé (du Moyen-Age à fin 1800) le Désert et s'étendait jusqu'à Sainte-Germaine à Bruges.
Maj 05/11/2022



 

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Les propriétaires successifs

Voici une liste incomplète des différents propriétaires des lieux.

  • Xe siècle. Les seigneurs d’Illac ;
  • 1180. Arnaud d’lllac, seigneur du Castel Endorte, donne la forêt du Bouscat au Chapitre de Saint-Seurin ;
  • XIIIe siècle. Eyquem d’lllac devient, par la mort de son père, possesseur d’Endorte ;
  • Marquise d’lllac, fille d'Eyquem d’lllac ;
  • 1270. la marquise d’lllac épouse Sennebrun de Goût ou de Goth, et lui porte en dot cette seigneurie, qui s’appele alors Castet d’Endorte et Castet de Goth ;
  • 1273. Sennebrun le déclare dans un titre où il est dit que le lieu appelé Hoc-Lou est dans la paroisse de St-Martin-de-Goth ;
  • Bertrand de Goth, fils de Sennebrun de Goth et de la marquise d’lllac, donne le castel avec ses dépendances, et les bois et landes qu’il avait inféodés, à Raymond de Goth, son neveu ;
  • 1413. Suite à rébellion au roi d’Angleterre, ce dernier fait saisir le castel et le donne, avec toutes ses dépendances, à Jean Ayral, gendarme, « à cause des agréables services que ledit gendarme avait rendus et espérait rendre » ;
  • Henry V reprend le castet, le donne à Bernard du Puy, également gendarme, « pour les louables et agréables services qu’il lui avait rendus » ;
  • 1459. Charles VII rend le castel à Jean de Goth ;
  • 1521. Sieur de Vallier ;
  • Marthe de VALLIER, « Dame du Désert dans le Bouscat » ;
  • 1585. Demoiselle Jeanne Larquier ;
  • 1590. Pierre du Châlard (procureur). Le Chapitre de Saint-Seurin, exhumant on ne sait quelle charte, prétend exercer le droit de suzerain sur le castet d’Andorte. Début de procès ;
  • 1611. Jean Châlard. Procès jusqu'en 1629. entre dans la prêtrise et va mourir curé de Carcans ;
  • Pierre Duval, écuyer ;
  • Messire Étienne Duval de Lancre ;
  • 1781. Abbé Laborde, doyen du Chapitre de Saint-Seurin ;
  • 3 prairial de l’an III (22 mai 1795). Le castel est vendu comme propriété nationale, cent quarante-deux mille Livres. L’abbé Laborde fuit à l’étranger ;
  • Sans dates précises. Tour-à-tour maison de plaisance, pensionnat protestant et résidence d’un riche anglais ;
  • 1845. Achat par le docteur Joseph-Guillaume DESMAISONS qui créé une maison de santé pour les malades atteints d’aliénation mentale ;
  • 1890. Docteur Gaston LALANNE, médecin-directeur de l'asile ;
  • Docteur Pierre-Charles-Gustave CHARON, médecin-directeur de l'asile ;
  • 1968. Fermeture de l'asile ;
  • 1990. Propriété de la mairie du Bouscat.

Maj 05/05/2022

Source : Gallica BNF             ▲ Retour haut de page ▲

Histoire du Castel D'Andorte, Au Bouscat.

Le livre : « Les Châteaux de la Gironde, d'Édouard Guillon », (Source : Gallica BNF) donne des informations précises sur les origines du Castel d'Andorte.
Voir à la suite de larges extraits. (sources : archives personnelles Jean-Claude Bertreau et archives de la Gironde).

Le Castel d’Andorte a souvent changé de propriétaires et plusieurs noms lui ont été donné : Hoc-Lou, En dorte, Endorte, Castel Endorte, Castel d’Endorte, Castel de Goth, Dame du Désert dans le Bouscat, Château du Désert, Bel-Air…



Ce château, appelé aujourd’hui Castel d’Andorte, … se nomma d’abord Hoc-Lou (haut lieu), à cause de sa situation élevée, … puis, En dorte, à cause de l’isolement du lieu. Il appartenait, au Xe siècle, aux seigneurs d’Illac, avec ses tènements et dépendances, composés de marais, de bois et de landes, qui furent inféodés, au XIIe siècles. … En l’an 1180, Arnaud d’Illac, seigneur du Castel Endorte, donna la forêt du Bouscat « ou partie d’icelle » au Chapitre de Saint-Seurin.

Au XIIIe siècle, Eyquem d’Illac devint … possesseur d’Endorte, dont hérita la marquise d’Illac, Sa fille, qui, en 1270, épousa Sennebrun de Goût ou de Goth, et lui porta en dot cette seigneurie, qui s’appela alors Castel d’Endorte et Castel de Goth. … Sennebrun le déclara dans un titre de 1273, dans lequel il est dit que que le lieu appelé Hoc-Lou était dans la paroisse de St-Martin-de-Goth. Dans les siècles suivants, … en 1357, le roi d’Angleterre les exempta de la questialité, ainsi qu’aux habitants de Saint-Seurin, Bruges et Aysines.

Sennebrun de Goth eut de la marquise d’Illac, son épouse Bertrand de Goth, qui lui succéda ; ce dernier, oncle de Clément V, étant devenu évêque d’Agen, donna le castel avec ses dépendances, et les bois et landes qu’il avait inféodés, à Raymond de Goth, son neveu.

Ce Raymond en était seigneur au commencement du XVe siècle, … Raymond choisit mal son moment pour faire rébellion au roi d’Angleterre, qui fit saisir son castel en 1413, et le donna, avec toutes ses dépendances, à Jean Ayral, gendarme …

… Henry V reprenant le castel, le donna à Bernard du Puy, également gendarme …

Bernard du Puy garda le castel jusqu’à l’expulsion des Anglais, puis Charles VII le remit à la famille de Goth ; et l’an 1459, Jean de Goth, … il ne laissa pour héritière qu’une fille nommée Jeanne de Goth, qui épousa le baron de Samadat ; il était encore seigneur de Castel Endorte en 1521 et mourut, ainsi que sa femme … Leurs biens passèrent, par aliénation, au sieur de Vallier ; il donna le Castel à Marthe de VALLIER, sa fille, qui, en 1545, est appelée, dans la « Coutume de Bordeaux, Dame du Désert dans le Bouscat. » C’était le nom français que portait Endorte ; elle épousa Arnaud de Ferron, conseiller au Parlement, auteur d’un Commentaire des Coutumes.

Après leur mort, le Château du Désert, que l’on appelait aussi Bel-Air, fut aliéné entre les mains de la demoiselle Jeanne Larquier, qui le possédait en 1585, et le revendit, vers 1590 à « un simple procureur » avancé en âge, qui se nommait Pierre du Châlard. A peine ce nouveau propriétaire fut-il installé, que le Chapitre de Saint-Seurin, exhumant on ne sait quelle charte, prétendit exercer le droit de suzerain sur le castel d’Andorte, et fit sommer Pierre du Châlard d’aller rendre hommage à l’abbé. En vain le vieux procureur expliqua-t-il que son castel avait toujours été un alleu, qu’au lieu de devoir hommage aux moines il serait plutôt en droit de l’exiger d’eux, comme représentant Arnaud d’Illac, leur bienfaiteur ; le Chapitre ne voulut rien entendre, et il s’ensuivit un procès qui, commencé avec Pierre du Châlard, se continua après sa mort, arrivée en 1611, avec Jean Châlard, son fils, courut les Parlements de Bordeaux et de Toulouse, et durait encore en 1629, quarante ans après.

A cette époque, Jean du Châlard ne pouvant plus supporter les frais de cette gigantesque procédure, qui lui avait coûté cinquante-mille livres, … convertit ainsi son château en un fief. Il perdit sa femme sur ces entrefaites … laissa sa fortune et sa seigneurie à sa fille Catherine, entra dans la prêtrise et alla mourir curé de Carcans, en Médoc, pendant que le roi faisait saisir féodalement le château pour défaut d’hommage à sa personne.

Le Castel d’Andorte fut ensuite échangé pour une autre terre à noble Pierre Duval, écuyer, qui aussitôt sa prise de possession eut un procès avec le Trésor pour les droits de vente, et des démêlés avec le Chapitre pour l’hommage ; il perdit les deux procès, le second dura jusqu’en 1764, époque où le Bureau le Chapitre bien fondé, Pierre Duval rendit donc aussi l’hommage et mourut quelques temps après.

Le château appartint ensuite à messire Étienne, Duval de Lancre, qui passa la majeure partie de sa Vie « dans les pays lointains » et devint commandeur de l’ordre militaire de St-Lazare ; il recommença le procès qu’avait perdu son prédécesseur, et de guerre lasse il vendit le château, en 1781, à l’abbé Laborde, doyen du Chapitre de Saint-Seurin.

C’était alors une vieille construction dont les murs étaient lézardés, dont les pignons menaçaient ruine. L’abbé la fit démolir et éleva à sa place, sur un plan que traça l’architecte, Victor LOUIS, l’une des plus belles villas de la banlieue bordelaise.
A peine était-elle terminée que la Révolution éclata ; l’abbé Laborde se sauva à l’étranger, et sa villa fut vendue, le 3 prairial de l’an III, comme propriété nationale, cent-quarante-deux-mille livres.

A partir de cette époque, l’importance de la terre seigneuriale cessa non seulement par la destruction des droits féodaux, mais par la vente faite à divers tenanciers des parcelles qu’ils avaient à ferme. Il n’en resta qu’une maison de campagne et son parc.

Au retour de l’émigration, l’acquéreur offrit à son propriétaire de la lui remettre à prix coûtant ; ce qui était une proposition généreuse, puisqu’il y avait, selon la légende, deux trésors cachés, l’un dans le château ; l’autre sous le tronc d’un vieil arbre que l’on appelait le chêne aux écus ; cependant ces avantages ne purent séduire l’ancien abbé, et le castel passa en mains tierces ; il devint tour-à-tour maison de plaisance, pensionnat protestant et résidence d’un riche anglais.

En juin 1843, le docteur Desmaisons ( voir Joseph-Guillaume DESMAISONS) l’acheta et y créa une maison de santé pour les malades atteints d’aliénation mentale ; il y adjoignit successivement diverses annexes qui forment aujourd’hui un ensemble de propriétés d’une étendue assez considérable : l’une contient la ferme, l’autre l’établissement spécial proprement dit.

Il présente à l’œil une façade élégante dans le goût de l’époque et de vastes et somptueux appartements ; à côté sont les divisions où les pensionnaires ont leurs cours, leurs jardins et leurs pavillons. Autour de ces bâtiments s’étendent des allées, des vergers, des parterres, des. charmilles et un 'vaste enclos qui borde la route du Médoc.

Cet établissement peut recevoir 40 à 50 malades payants, qui sont traités avec le soin et les égards que nécessite leur position malheureuse. Il n’existe guère de maisons de santé où l’espace des jardins et le nombre des locaux affectés au traitement soient aussi largement accordés : c’est l’entreprise – la plus hardie qu’ait encore tenté la médecine dans notre département.

(Archives de la Gironde.— Catalogue des Rôles gascons. – Titres de M. Desmaisons – L. de Lamothe, Rapport au préfet de la Gironde, 1849. – Ribadieu, Les Châteaux de la Gironde. Visité en 1865.)
Maj 10/2018

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1826. Institution de M. Vent

Castel d'Andorte, institution de M. Vent, en 1826  -  Auteur : Légé.
Source : bibliotheque.bordeaux

Notez l'escalier extérieur qui n'existe plus.
Maj 08/11/2018

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Notice sur le Castel D'Andorte, Au Bouscat.

Le livre : « Les Châteaux de la Gironde, 1855, Henry Ribadieu », (Source : Gallica BNF) donne de très bonnes informations sur les origines du Castel d'Andorte.

 

L'attention publique se porte aujourd’hui sur cette résidence, bien plutôt à cause de sa destination nouvelle que par le fait de son origine seigneuriale. Cependant, en dehors de l'intérêt tout particulier que présente l'institution actuelle, le Castel d'Andorte peut à bon droit réclamer une place dans l'historique des maisons nobles du Bordelais.

Le caractère seigneurial est si bien empreint dans l'édifice et dans ses dépendances, que les compte-rendus administratifs eux-mêmes en renferment la preuve.

Dans un rapport officiel, adressé à M. le préfet de la Gironde, sur les asiles d'aliénés du département, on trouve la note suivante, que nous transcrivons textuellement (1) :
« L'ancienne maison seigneuriale du Bouscat, à une lieue de Bordeaux, avait été transmise depuis peu par le sieur Duval, seigneur de Castets en Dorthe (2), au doyen du chapitre collégial de Saint-Seurin, lorsque celui-ci résolut d'en faire une villa qui ne le cédât en rien aux plus élégantes demeures du temps. L'architecte Louis venait d'acquérir une gloire impérissable par la construction du Grand-Théâtre de Bordeaux et des plus beaux hôtels dont se parera toujours notre cité; il était, dès-lors, désigné aux yeux du somptueux abbé pour dresser les plans de sa nouvelle habitation , et son génie jeta sur le papier quelques lignes simples et majestueuses, dignes de figurer à côté de ses chefs-d'œuvre les plus brillants. »
Les contrats de l'époque désignent le vendeur sous les titres de messire Étienne Duval, chevalier, seigneur de Castets en Dorthe, commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Lazare, habitant de cette ville, au coin de rue des Minimes, paroisse Sainte-Eulalie.

À peine le pavillon de Louis avait-il remplacé les anciennes masures qui occupaient autrefois le même emplacement, que le Castel d'Andorte de Belair fut vendu comme bien national le 3 prairial an III.

Au retour de l'émigration, on raconte que l'acquéreur proposa de le rendre à son ancien propriétaire au prix d'achat. Mais celui-ci, ruiné par la Révolution et privé des ressources nécessaires à l'entretien d'une habitation importante, ne put profiter de l'offre qui lui était faite.

La légende rapporte qu'un trésor est caché dans le château. S'il faut en croire les habitants de la contrée, il existerait en divers endroits des cachettes où seraient enfouies des richesses considérables. On cite, par exemple, le chêne aux écus, qui se trouve dans le voisinage(3).

Tour-à-tour devenu maison de plaisance, pensionnat protestant et résidence d'un négociant anglais, le domaine de Castel d'Andorte fut acheté, il y a dix ans, par M. le docteur Desmaisons ( voir Joseph-Guillaume DESMAISONS), dans le but d'y établir un asile pour les aliénés appartenant aux classes aisées de la société.

Cette création, qui manquait à la Gironde, a eu tout le succès qu'on en pouvait attendre. Les agrandissements qu’elle a nécessités depuis l'époque de sa fondation ont imprimé une physionomie particulière aux bâtiments placés autour du pavillon central et au parc qui les contient. Aujourd’hui, le visiteur qui admire la noble simplicité de l'architecture du Castel d'Andorte, ne peut détourner son esprit des réflexions que suggèrent, et les vicissitudes de cette résidence, et la destination qu’elle accomplit !
Maj 10/2018



(1) Rapports au préfet de la Gironde , etc. L. de Lamothe. Paris , Guillaumin, 1848.
(2) De là le nom de Castel d'Andorte que porte la propriété du Bouscat. (Note de M. L. de Lamothe).
(3) Rue des Ecus ?

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1845. Asile privé

Un asile privé vient, avec l'autorisation de M. le Ministre de l'intérieur, d'être ouvert dans la commune du Bouscat. Destiné à recevoir huit aliénés seulement, moyennant une pension de 1 800 fr. par an, sa création n'est pas de nature à avoir une influence nuisible aux intérêts des deux asiles publics.
Maj 07/09/2021

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Courte description (vers 1845)

 

Notice sur la maison de santé du Castel d'Andorte : établissement privé consacré au traitement des maladies mentales

L'établissement du Castel d'Andorte a été disposé principalement pour le traitement des maladies mentales aiguës ; il est également destiné et sert de maison de retraite aux personnes des deux sexes atteintes des nombreuses affections du système nerveux auxquelles l'isolement est applicable, et que l'art, s'il n'a plus l'espoir de les guérir, a toujours le pouvoir de soulager.
Ouvert aux malades en 1845, l'établissement n'a pas discontinué, depuis cette époque, de s'agrandir.
L'expérience, en révélant les besoins de l'institution, a permis d'y réaliser des améliorations importantes.
Maj 10/2018

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Description détaillée

Réf Bnf : Annales agricoles et littéraires de la Dordogne : journal de la ferme modèle et des comices agricoles du département. rédacteur-éditeur Aug. Dupont. 1840-1848.

Quelques considérations sur la folie.
Visite au Castel d'Andorte, établissement destiné aux aliénés de la classe riche.

Placer un malade dans ces conditions, c'est-a-dire l'enfermer dans un établissement spécialement consacré au traitement de l’aliénation, c'est le mettre dans l’isolement. Une maison destinée à recevoir des aliénés, établie en province et remplissant toutes les conditions que l'on doit exiger, rendrait donc de vrais services. Les départemens de la Dordogne, de la Haute-Vienne, de la Charente-Inférieure, du Lot-et-Garonne, etc., n'en possèdent pas ; la ville de Bordeaux seule en a une depuis trois ans. L'on est vraiment étonné qu'une cité aussi considérable en ait manqué pendant si longtemps pour trouver un établissement de ce genre, il faut aller jusqu'à Toulouse.

Un ancien élève d'Esquirol, M. le docteur Desmaisons ( voir Joseph-Guillaume DESMAISONS), a eu l'heureuse idée de fonder à Bordeaux une maison destinée aux aliénés de la classe riche. L'autorisation lui a été accordée le 18 juillet 1845 ; depuis celle époque, le nombre des malades s'est toujours accru. Cet établissement, que j'ai visité dans tous ses détails, m'a paru renfermer tous les élémens d'un succès durable. Nous allons à ce sujet entrer dans quelques détails. Le castel d' Andorte, seigneurie autrefois des abbés de St-Seurin, de Bordeaux, est situé aux portes de celle ville, dans la commune de Bouscat. Ce château, dont la construction est belle et gracieuse, a été bâti, en 1788, sur les dessins du célèbre architecte Louis. Depuis, il a passé entre les mains de plusieurs propriétaires ; enfin, en 1845, M. le docteur Desmaisons l'acheta pour en faire désormais l'asile de la folie. Cette villa, une des plus belles de la contrée, se compose d'une habitation principale vraiment splendide ; là réside le médecin. Des appartemens fort beaux peuvent être donnés des malades très riches. Derrière le castel et sur les parties latérales se trouvent d'autres constructions dont nous allons examiner la distribution. On a établi deux sections indispensables et entièrement séparées l'une de l'autre celle des hommes et celle des femmes.

Section des hommes. Première division. Derrière le castel se trouve un vaste préau planté d'arbres et semé de fleurs ; il est destiné aux aliénés paisibles. Chaque malade a un appartement bien propre, parqueté, meublé simplement ou avec luxe selon le désir des familles. En hiver, il est chauffé par des bouches de chaleur. Celle précaution est indispensable, selon moi; au reste, plusieurs opinions de médecins célèbres en démontrent la nécessité. M. Ferrus a bien, il est vrai, en 1834, émis une opinion contraire. Ce médecin disait qu'il n'était nécessaire de chauffer que les pièces communes dans lesquelles les malades se réunissent pendant le jour. « Quant aux dortoirs ajoute-t-il celle précaution m'a toujours paru inutile et même insalubre; et pour les loges, je crois que, dans l'hiver, la seule précaution indispensable à prendre est de les clore avec soin du côté de l'air extérieur, et surtout d'en couvrir le sol par une couche de paille quand il n'est pas parqueté. » Depuis que ce médecin a écrit ces lignes, on a, dans l'établissement de Charenton, chauffé toutes les loges. Le médecin du castel d'Andorte a donc agi judicieusement en faisant de même.

Dans la journée, tous les malades peuvent se réunir dans des salles destinées à cet usage ; là ils peuvent se distraire par la lecture ou les jeux ; un billard est toujours à leur disposition. Ils sont sans cesse sous la surveillance de plusieurs domestiques.

Dans la deuxième division sont placés les aliénés agités ou furieux elle se compose d'une cour sablée ayant une galerie couverte qui, en été, abrite contre l'ardeur du soleil, et contre la pluie dans les mauvais temps. Les chambres dans lesquelles couchent les malades ne diffèrent des chambres ordinaires que par leur plus grande simplicité dans l'ameublement. On conçoit, en effet, qu'on ne peut laisser aucun objet fragile ou de quelque valeur entre les mains de malades toujours disposés à tout salir, à tout briser. J'ajouterai que tous les logemens des malades tranquilles aussi bien que ceux des agités sont au rez-de-chaussée; c'est une disposition importante, quoiqu’on admette cependant aujourd'hui qu'on peut élever les bâtimens an moins d'un premier étage ; mais alors, on le comprend, il sera nécessaire de mettre les malades furieux, ceux qui sont portés au suicide, toujours au rez-de-chaussée. Les couvalescens, les incurables tranquilles pourront être placés au premier étage. J'admets bien qu'en agissant ainsi on n'ait pas à craindre de grands dangers mais celle disposition exigera. Une plus grande surveillance; de sorte que je préfère celle qu'a adoptée M. Desmaisons ; elle m'offre plus de sécurité. Enfin, une salle de bain est affectée au service de chaque section.

Section des femmes. La section des femmes n'est pas encore aussi complète que celle des hommes ; il y manque un préau, que, du reste, on va former. Malgré celle lacune, l'établissement peut admettre un assez grand nombre de femmes aliénées, car il y a pour les recevoir des appartemens d'une propreté charmante. La disposition donnée à celle section est la même que celle des hommes.

Le curé de la commune du Bouscat est l'aumônier attaché à celle maison. Les malades tranquilles viennent remplir leurs devoirs religieux dans une chapelle qui fait partie de l'établissement et où les personnes étrangères De sont pas admises. Le voisinage de la ville permet d'appeler au besoin les ministres des différens cultes.

Toutes ces habitations sont entourées de jardins, de vignes et de charmilles où l'œil se repose agréablement. Les malades, lorsqu'ils ne sont pas agités, viennent, sous la surveillance de gardiens, se promener dans de délicieuses allées, ou bien, prenant la pioche sur les conseils du médecin, travaillent à leur guérison en bêchant la terre.

Les malades dont la tenue n'a rien d'insolite et ceux dont on n'a pas à redouter les accès sont envoyés dans les campagnes environnantes, les uns en voiture, lorsque les familles le désirent, les autres accompagnés de leur domestique. La commune du Bouscat renferme un vaste champ de manœuvres militaires, l'hippodrome départemental et divers établissemens séricicoles qui fournissent aux pensionnaires du castel d'Andorte un but de promenade et des sujets de distraction.

Le traitement moral est employé toutes les fois que les cas le comportent, et c’est à ce mode de traitement, dont M. le docteur Leuret a démontré la prééminence avec un talent si distingué, que le médecin du castel d'Andorte attribue à juste raison les guérisons les plus solides.

Ajoutons enfin pour ne rien oublier, qu'on trouve dans ce séjour un air des plus purs, des eaux abondantes et d'excellente qualité.

J.M. DUPUI fils (de Sorges), d.-m. P
Maj 10/2018

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Journal de médecine de Bordeaux - 1846

Voici le texte intégral, très détaillé, d'un rapport fait a la société royale de médecine, extrait du Journal de médecine de Bordeaux. par M. Aug. BONNET en 1846.

Messieurs,

Je viens au nom d'une Commission, composée de MM. Dupont, Burguet, Revotât père, Pujos et Bonnet, vous entretenir d'une maison de santé destinée à recevoir des aliénés du sexe masculin, et qui a été fondée tout récemment dans la commune du Bouscat, au Castel d'Andorte, par M. le docteur Desmaisons ( voir Joseph-Guillaume DESMAISONS). Votre Commission s'est transportée, ainsi que vous le désiriez, dans cet établissement : elle l'a examiné, dans tous ses détails, avec la plus scrupuleuse attention; et c'est après en avoir mûrement délibéré, qu'elle m'a chargé de vous dire que le domaine sur lequel il est situé lui paraît éminemment propre à en assurer le succès.

Ce domaine, en effet, consiste dans une habitation vaste, élégante, restaurée à neuf, et isolée en quelque sorte au milieu de charmilles, de vignes, de jardins, dont l'aspect repose agréablement la vue et l'esprit. Tout, à l'entour de cette belle et tranquille demeure, invite au calme, à la solitude, et tend à substituer des émotions douces aux agitations physiques et morales qui tourmentent les aliénés.

Le Castel d'Andorte ne compte plus sans doute parmi les villas splendides et luxueuses de nos environs; mais il n'a pas cessé pour cela d'être une campagne des plus jolies, des plus saines, et où l'on respire constamment un air pur et vivifiant.

Nous ne sommes donc nullement surpris que M. le docteur Desmaisons ait songé à l'acquérir et à le consacrer au traitement de la folie. Il le pouvait d'autant plus, que l'habitation qui en dépend est pour le moins aussi bien appropriée à cette destination que la verte oasis dont elle est entourée.

Pour vous le prouver, Messieurs, il suffira de vous apprendre qu'elle se compose d'une maison principale de quatre grands corps de logis, d'une petite maison qui vient d'être achevée, d'un grand jardin et d'un préau intérieurs pour les malades ; le tout hermétiquement fermé par un mur, un peu bas, il est vrai, mais qu'on pourrait surhausser aisément, s'il venait à être démontré qu'il ne met pas un obstacle efficace à l'évasion des aliénés.

Cette habitation, vous le voyez, réunit à la fois les avantages de l'espace, de l'agrément, et d'une parfaite sécurité, soit pour les personnes qu'on y traite, soit pour celles qui vont les visiter.

Le premier étage de la maison principale sert de logement au directeur et à sa famille; le second est occupé pour les services de l'établissement. Quant aux aliénés, ils habitent, chacun, une chambre qui s'ouvre dans le jardin et le préau intérieurs. Il résulte de cette disposition que les malades communiquent librement entre eux pendant le jour; mais cela n'a lieu que pour ceux dont on n'a pas à craindre les emportements et les actes de fureur. Ces derniers sont séquestrés et mis dans l'impossibilité de nuire, sans qu'ils soient néanmoins privés de l'avantage de la promenade en plein air. M. Desmaisons a pris des arrangements tels, qu'il peut isoler complètement les aliénés dangereux, et ceux que leurs familles, par des considérations de rang ou de fortune, ne voudraient pas voir confondus avec les autres.

Ce médecin n'est autorisé que pour huit aliénés. Ce nombre lui semble trop petit pour la prospérité de l'entreprise comme pour la grandeur du local; et c'est ce qui l'a déterminé à demander au ministre de l'intérieur la permission d'en recevoir quatorze.

Il n'avait cru devoir également, dans le principe, se faire autoriser que pour des fous du sexe masculin ; mais il a été obligé, depuis quelque temps, de refuser plusieurs dames qui lui ont été présentées, et cela a modifié ses opinions sur ce point : il ne serait pas éloigné, maintenant, de chercher à obtenir l'autorisation d'admettre chez lui les femmes privées de leur intelligence.

Pour ce qui est de la méthode ou plutôt des méthodes curatives qu'il emploie, nous avons trop peu fréquenté son établissement, et il y a eu jusqu'ici trop peu de malades, pour que nous puissions apprécier convenablement la valeur de ses idées thérapeutiques sur la folie; mais, outre qu'il s'est fait une spécialité de l'étude de cette dernière et qu'il a été élève d'Esquirol, nous n'avons aucune raison de présumer qu'il soit au-dessous de la tâche qu'il s'est imposée.

Nous n'avons considéré jusqu'à présent la maison de santé de Castel d'Andorte que sous le point de vue matériel ou, si l'on aime mieux, des conditions physiques de son existence ; mais on peut l'envisager encore sous celui de l'utilité générale, car il est certain qu'une création de ce genre nous manquait, et que nous ne pouvons que nous féliciter de n'en être plus réduits à envoyer tous les aliénés indistinctement dans ces asiles qui, à cause de leur caractère public et de l'encombrement auquel ils sont exposés, n'offrent ni les mêmes garanties de salubrité, ni les mêmes chances de guérison.

Nous vous ferons observer aussi qu'il y avait une opportunité réelle à la fonder : d'abord parce que l'hospice des Aliénés de Bordeaux ne reçoit plus que des femmes, et que la plupart des familles aisées répugnent à mettre leurs malades à Cadillac; ensuite, parce que les affections mentales n'ont à aucune époque inspiré plus de sollicitude qu'aujourd'hui. Leur nombre n'a pas augmenté peut-être; mais on les étudie mieux, on les connaît mieux, on s'inquiète plus surtout des infortunés qui en sont atteints; et c'est ce qui fait que, indépendamment des hospices que le gouvernement leur a consacrés sur divers points du royaume, nous voyons chaque jour se multiplier les établissements que les simples particuliers érigent dans le même but. On sent de plus en plus l'importance de ces sortes d'établissements; et si nos principales villes n'en sont pas toutes pourvues encore, il en est plusieurs du moins qui, sous ce rapport, ne tarderont pas à rivaliser avec la capitale. Nantes, Toulouse, Montpellier, Marseille, Lyon, etc., en possèdent déjà qui jouissent d'une réputation méritée. Le temps d'en avoir un est venu pour Bordeaux; et si quelque chose a lieu de nous étonner, c'est qu'une cité riche, populeuse, et qui par conséquent offre comme elle les éléments d'une grande concentration de malades, n'en ait pas eu plus tôt.

Une dernière réflexion, enfin, que nous prendrons la liberté de vous soumettre, c'est que la maison de santé de Castel d'Andorte a le mérite, à nos yeux, de tendre à nous affranchir du joug que la capitale fait peser sur la province, même en ce qui concerne la médecine, et que cette circonstance seule devrait nous engager à la bien accueillir. Nous sommes loin d'ignorer, certes, tout ce qu'un gouvernement puise de force dans la centralisation des pouvoirs ; mais si celle-ci est utile au pays et lui permet d'opérer de grandes choses, nous pensons que la décentralisation scientifique, littéraire, artistique et industrielle, aurait une influence heureuse pour la prospérité des départements. On devrait donc, selon nous, ne fût-ce que par patriotisme, prêter aide et protection aux hommes intelligents et hardis qui ne craignent pas d'aventurer leur fortune et leur avenir dans des entreprises susceptibles de nous conduire plus ou moins promptement à ce résultat.

En résumé, Messieurs, votre Commission pense qu'il y a lieu d'écrire à M. le docteur Desmaisons, que la Société voit avec plaisir qu'il ait doté notre ville d'un établissement privé pour les aliénés, et qu'elle fait des vœux sincères pour qu'il ait un plein et rapide succès.
Maj 10/2018

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1846. Lettre au Préfet

Une lettre, datée du 28 août 1846, du docteur Desmaisons au Préfet, nous donne des informations importantes sur le début de l'asile.

Monsieur le Préfet,
J’ai l’honneur de vous adresser, en réponse à la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 18 du courant, un rapport détaillé sur la situation de l’établissement que je dirige.
Jusqu’à présent l’administration s’est bornée à demander aux directeurs des établissements privés deux sortes de documents. Les premiers exigés par la loi du 30 juin 1838, et par l’ordonnance royale du 18 décembre 1839, dans le double but de garantir la liberté individuelle, et de veiller au bien-être des malades, après leur séquestration. Les seconds destinés à la statistique générale des asiles d’aliénés, que publie le ministère du Commerce.

En m’invitant à vous communiquer le compte rendu annuel de l’établissement que j’ai créé, pour en soumettre le résumé au Conseil général de la Gironde, vous avez, Monsieur le Préfet, pris l’initiative d’une mesure qu’il serait désirable de voir étendre à tous les départements qui possèdent des établissements privés. Lorsque les médecins placés à la tête du service des aliénés auront arrêté un plan uniforme pour les recherches statistiques, on appréciera mieux l’importance de semblables communications. L’ensemble des faits qu’elles présenteraient a plus de valeur qu’on ne pense. Ce qui leur manque, c’est la publicité, publicité faite dans un même esprit, sur des données identiques. Jusqu’à ce que ce lien existe, les rapports annuels n’auront qu’un intérêt relatif. En rassemblant les matériaux de celui que j’ai l’honneur de vous soumettre, je n’ai pas cherché à donner aux faits une portée qu’ils ne peuvent avoir. Mon but sera atteint s’il résulte de ce bref exposé que j’ai réussi à combler une lacune dans le service, par une création en harmonie avec les besoins de la localité et les exigences si variées des familles.

Topographie. Situé à 4 kilomètres du centre de Bordeaux, sur le plateau le plus élevé de la commune du Bouscat, renommée de tout temps pour sa salubrité, l’établissement du Castel d’Andorte, d’un périmètre d’environ 5 hectares, offre toutes les conditions que réclament l’hygiène, et le traitement des malades qu’il est destiné à recevoir. Un air pur, des eaux de bonne qualité et abondantes ; l’éloignement de tout voisinage incommode ; de bâtiments vastes qui permettent d’isoler les diverses formes de l’aliénation mentale, le placent, j’ose le dire, au nombre des établissements spéciaux les mieux disposés.
Les constructions dues à un célèbre architecte (Louis) offrent dans leur ensemble une grandeur et une élégance qui ne sont pas sans importance, lorsque ces établissements sont destinés aux classes riches de la société. Les dispositions matérielles ont mérité les suffrages d’une commission nommée par la Société Royale de Médecine de Bordeaux. « Votre commission, dit le Rapporteur, s’est transportée, ainsi que vous le désiriez, dans cet établissement : elle l’a examiné dans tous ses détails, avec la plus scrupuleuse attention, et c’est après en avoir mûrement délibéré qu’elle m’a chargé de vous dire que le domaine sur lequel il est situé lui parait éminemment propre à en assurer le succès. Il est certain qu’une création de ce genre nous manquait, et que nous ne pouvons que nous féliciter de n’en être plus réduits à envoyer tous les aliénés indistinctement dans ces asiles qui, à cause de leur caractère public et de l’encombrement auquel ils sont exposés, n’offrent ni les mêmes garanties de salubrité, ni les mêmes chances de guérison. »
Depuis l’époque où ce rapport a été publié, des améliorations considérables ont été opérées. Vous avez pu vous-même, Monsieur le Préfet, en visitant l’établissement, vous convaincre des sacrifices que je me suis imposé pour le rendre digne de sa nouvelle destination.

Nombre des malades admissibles. Ainsi que le constate votre Rapport de l’année dernière au Conseil général de la Gironde (page 229), l’établissement créé en vertu d’une décision ministérielle du 18 juillet 1845, pouvait admettre dans le principe seulement huit aliénés du sexe masculin. Une seconde autorisation de M. le Ministre de l’Intérieur, du 6 mai 1846, a permis de porter à quatorze le nombre des aliénés admissibles dans l’établissement agrandi dans cet intervalle et pour ce but. Comme j’ai déjà eu l’honneur de vous le dire en réponse à votre lettre du 13 mai, Monsieur le Préfet, j’attends avec confiance la décision de M. le Ministre sur la division que j’ai préparé pour les femmes. J’ai trouvé dans la sage lenteur de S. Exc. un moyen de mûrir et de perfectionner les dispositions spéciales et les articles du règlement que nécessite dans un établissement d’aliénés la présence de malades des deux sexes. Contrôlé par M. l’inspecteur général, ce projet satisfera, j’ose l’espérer, à toutes les conditions que la prudence, le bon ordre, et le bien-être des malades réclament.
Une fois terminé, l’établissement contiendra environ trente malades. Ce chiffre est peu élevé si on le compare à celui de la population des établissements publics, et de quelques établissements privés ; mais il suffirait, je crois, aux besoins de la localité pour les familles riches et à la prospérité de l’asile. Peut-être ne devrait-on jamais le dépasser dans les établissements destinés aux aliénés des classes aisées de la société.

Service médical. Le personnel médical se compose :
1.° D’un Directeur médecin, nommé par M. le Ministre de l’intérieur. Ces fonctions m’ont été conférées par décision du 18 juillet 1845 ;
2.° D’un médecin chargé de la gestion de l’établissement pendant l’absence du Directeur médecin. Sur ma proposition vous avez agréé le 20 juillet 1846, M. le docteur Lahens ; vous avez aussi chargé M. le docteur Mabit d’être votre délégué pour l’inspection de l’établissement.
Outre les soins continuels du médecin qui réside dans l’établissement, les malades reçoivent quand leur état l’exige, la visite d’un chirurgien désigné soit par les familles, soit par le Directeur.
Des surveillants choisis avec soin exécutent mes prescriptions. Quelques-uns des malades ont un domestique particulier.

Service religieux. M. le Curé du Bouscat, aumônier de l’établissement, s’est toujours empressé, sur mon invitation, de porter aux malades que je lui désignais, les secours et les consolations de son ministère. Une chapelle est à sa disposition.

Admissions. L’établissement du Castel d’Andorte a été ouvert aux malades le 28 juillet 1845. Dans le cours de la première année il est entré dix-huit aliénés ; ce qui donne une proportion moyenne d’une admission par vingt jours.
Tous les placements ont été volontaires. Ils ont eu lieu sur une demande des parents, accompagnée d’un certificat délivré par un docteur en médecine, et constatant l’aliénation mentale du malade à placer, état contrôlé par le médecin inspecteur.
Les maladies mentales étant, il paraît, dans nos contrées plus fréquentes parmi les femmes, il est naturel de calculer que le nombre des admissions eût doublé, si l’établissement avait été disposé dès l’origine pour recevoir ces malades.
En tenant compte des résultats obtenus jusqu’à présent (18 admissions), et en faisant la part des difficultés d’une première année, qui ne reconnaîtra que sous le rapport numérique nous avons les éléments d’un succès assuré. Tout indique d’ailleurs que le nombre des pensionnaires de l’établissement s’accroîtra ; non que l’aliénation mentale devienne plus fréquente de nos jours, comme on le pense généralement, mais la confiance dans les bons effets de l’isolement, l’espoir d’une guérison prochaine, la facilité plus grande du placement, contribuent à faire affluer les aliénés dans les asiles spéciaux.
Ces ressources nouvelles dispensent les familles de voyages toujours dispendieux, souvent nuisibles aux malades, et leur permettent de prêter au médecin un concours précieux pour le rétablissement de ces infortunés.
Pour avoir une idée de l’influence que les améliorations du service des aliénés exerce sur le nombre des entrées, il suffit de rappeler qu’en 1835, le chiffre des admissions en France s’élevait à 4 000 environ. En 1841, après la mise en vigueur de la nouvelle loi, les admissions atteignaient 6 000.
Cette progression qui serait véritablement effrayante, si l’on n’en connaissait pas les motifs, n’est point particulière à notre patrie. Elle existe plus ou moins dans toutes les contrées de l’Europe où les aliénés sont l’objet d’une sollicitude qu’ils méritent à tant de titres, et qui leur a été si longtemps refusée. J’ai pu constater l’augmentation rapide du chiffre des aliénés isolés dans des établissements en Hollande, en Suisse, dans les divers états de l’Allemagne et de l’Italie. Elle m’a toujours paru en rapport direct avec ces réformes.

Causes prédisposantes.Professions des aliénés admis. Plus d’un tiers des malades admis au Castel d’Andorte est sans professions. Dans ce nombre je compte d’anciens militaires ou marins, des propriétaires, des rentiers. Le reste appartient à l’administration et aux professions dites libérales. Le commerce a fourni à lui seul quatre aliénés. Les arts mécaniques deux. S’il existe, comme on doit le penser, des professions plus exposées que d’autres aux atteintes de la folie, ce n’est point avec des éléments statistiques aussi restreints qu’on peut éclairer ces questions. La seule observation à relever c’est que presque tous les malades admis appartiennent à la classe aisée. Plus l’existence intellectuelle a été développée, et plus l’aliénation mentale est en général intéressante pour l’observateur. Malheureusement à mesure que le monde des idées a été plus étendu, la fatigue cérébrale est plus à craindre, et c’est un fait confirmé chaque jour par l’expérience qu’il n’est pas d’aliénés plus difficiles à guérir que ceux qui ont vécu au milieu des jouissances, des émotions et des illusions de la vie.

Culte. Catholiques, 13 ; Protestants, 4 ; Israélite, 1
Ces proportions représentent assez bien, peut-être par le seul fait du hasard, celles des membres des différents cultes dans notre pays. Le délire religieux ne s’est manifesté que chez deux protestants étrangers.

Patrie. Malades nés et domiciliés dans le département de la Gironde, 6 ; Étrangers au département, mais y ayant leur domicile, 7 ; Étrangers et domiciliés hors du département, 5.
La population du département de la Gironde n’a pas été seule, comme on le voit, à envoyer des malades au Castel d’Andorte. Tout insuffisants que soient ces renseignements, ils démontrent d’une manière péremptoire que Bordeaux, par sa position géographique et ses relations avec l’étranger, non moins que par son importance réclamait un établissement spécialement destiné aux classes riches. Le temps, en modifiant les conditions générales, aura sans doute pour résultat de changer les rapports qui précèdent. Ainsi, le nombre des malades étrangers qui. n’atteint pas encore celui fourni par la population bordelaise, devra le dépasser lorsque l’établissement sera plus connu au dehors. Les départements voisins, ceux d’une partie de l’ouest, du centre et du midi de la France, quelques-unes de nos colonies, et même l’Espagne dépourvus des moyens convenables pour traiter les aliénés, ont, en effet, intérêt à profiter des avantages que leur offre notre ville.

Age. – État civil. – Hérédité. – Saisons. L’influence de l’âge sur la production de la folie n’est pas encore rigoureusement déterminée. Voici un tableau de l’âge des dix-huit malades. De 18 à 25 ans, 1 ; De 25 à 30, 2 ; De 30 à 40, 6 ; De 40 à 50, 1 ; De 50 à 60, 5 ; De 60 à 71, 3.
La moitié des malades se trouve comprise entre l’âge de 18 à 40 ans ; l’autre moitié de 40 à 72 ans. Il semblerait, toutefois, d’après ces relevés que l’âge de 30 à 40 ans, prédispose à l’aliénation mentale, et que celte maladie est aussi très-fréquente après 50 ans. La période entre 40 et 50 ans, offre une diminution remarquable. Pour l’expliquer on pourrait dire qu’à cet âge, les passions de la jeunesse s’éteignent, et que la vieillesse n’a pas encore commencé. Sous le rapport des conditions de la vie sociale, nous avons parité exacte.
Mariés, 6 ; Veufs, 6 ; Célibataires, 6.
La transmission héréditaire de l’aliénation mentale est le fait qui domine dans l’étiologie de cette affection ; mais il n’est pas toujours possible ni convenable, dans les établissements privés, d’insister sur les renseignements nécessaires pour la solution de la question. Sur dix-huit cas, il n’y en a que dix sur lesquels j’oserais prononcer. Quant à l’influence des saisons sur la fréquence des admissions, elle n’a pas été très sensible. Il est entré :
En Hiver. Décembre, janvier, février : 5 malades.
Printemps. Mars, avril, mai : 3
Été. Juin, juillet, août : 5
Automne. Septembre, octobre, novembre : 5
Le Printemps est resté au-dessous des autres saisons.
L’été de cette année, qui a produit des affections cérébrales si graves, n’a pas (au moins jusqu’au 28 juillet) exercé d’action marquée sur la fréquence de l’aliénation mentale dans les classes aisées. Un seul cas doit être attribué à l’influence climatérique.

Causes occasionnelles. Plus on étudie l’aliénation mentale, et plus on demeure convaincu de la difficulté, si ce n’est de l’impossibilité d’assigner toujours le fait qui lui a donné naissance. Et quand on parvient à découvrir dans l’ordre physique ou moral une circonstance qui peut être envisagée comme son point de départ, reste encore à déterminer l’influence qui lui appartient dans la production de la folie. La cause que nous nommons occasionnelle n’est bien souvent que la goutte d’eau qui fait déborder le vase déjà plein. De là vient que dans la plupart des statistiques, le chiffre des causes inconnues est si élevé.
Causes inconnues, 9 ; Causes morales, 6 ; Causes physiques, 3
Parmi les causes déterminantes, le chiffre des causes morales est supérieur à celui des causes physiques. La proportion de ces dernières varie considérablement, suivant que l’on y range l’hérédité, ou que l’on ne comprend sous ce titre que les agents externes et les lésions organiques.

Formes de l’aliénation mentale.
Manie, 8 ; Lypémanie, 6 ; Démence avec paralysie générale des aliénés, 3 ; Épilepsie avec délire, 1
Sous le titre de manie, j’ai classé les divers cas de délire général avec agitation, qu’ils soient ou non accompagnés de fureur, compliqués ou exempts d’hallucinations, d’illusions sensorielles, et que leur forme soit continue, intermittente, aiguë ou chronique.
La lypémanie renferme les cas de délire partiel avec prédominance d’idées tristes ; quelques-uns de ces malades ont présenté le délire religieux, la nostalgie, l’hypocondrie, le penchant au suicide, presque tous la répugnance pour les aliments : sur les six monomanes, pas un qui ne fût en proie à une passion triste. Le délire d’ambition et de richesses, ce contentement de soi qui accompagne la plupart des cas de paralysie générale au début, est un état si voisin de la démence, et se confond si souvent avec l’affaiblissement des affections de l’intelligence et de la volonté, que, loin de le considérer comme une monomanie gaie, je comprends ces symptômes dans la démence, même avant que celle-ci soit très avancée.
Un seul épileptique a été admis, et la nature de son délire, par moments furieux, comme il arrive si souvent dans celle terrible maladie, a nécessité qu’il fut maintenu d’office dans l’établissement.
La santé des aliénés s’altère soit par le fait des lésions organiques, soit par l’intensité et la durée des souffrances, ou bien par des maladies accidentelles. S’il importe de bien étudier la forme d’aliénation mentale avant de porter un pronostic sur sa marche et sa terminaison probables, il n’est pas moins utile de préciser le degré auquel le mal est parvenu.
Sur dix-huit malades admis :
cinq cas de maladies mentales récentes et offrant des chances de guérison ;
Deux cas de maladies récentes incurables (paralysie générale) ;
Sept cas de maladies mentales anciennes ; mais sans danger immédiat pour l’existence de l’individu ;
Quatre malades ont été conduits à l’établissement dans un état désespéré ; trois d’entre eux n’ont pas tardé à succomber : ce n’est qu’après avoir épuisé les ressources de la pharmacie, la patience des familles, et par malheur aussi la santé des aliénés qu’on se décide enfin à recourir à l’isolement, qui aurait dû précéder tout traitement.

Mouvement de la population de l’asile. Le mouvement de la population a été assez considérable. On en jugera par le tableau ci-dessous.
SORTIS GUÉRIS, 6 ;
SORTIS NON GUÉRIS, 3 ;
MORTS, 3 ;
RESTANTS EN TRAITEMENT LE 28 JUILLET 1846, 6.
J’ai omis à dessein, pour éviter toute cause d’erreur, de noter deux sorties qui ont eu lieu pendant un temps limité, sur la demande formelle des parents, et contrairement à mon avis. Les familles, après avoir reconnu l’inutilité et le mauvais effet de leurs soins, ont réintégré les deux malades dans l’établissement. L’un deux est sorti plus tard guéri, et l’autre est encore en traitement.
Des trois malades sortis non guéris, l’un a été, d’après mon conseil, envoyé en Italie ; le second n’offrant d’ailleurs aucun danger dans son délire a été rendu à ses parents, le dernier enfin a été transféré dans un autre établissement.

Guérisons. La proportion des guérisons est d’un tiers du nombre total des malades admis.
Elle a varié suivant les formes de l’aliénation mentale et les conditions générales de la santé des malades à l’époque de leur entrée. Elle est de la moitié dans la manie, d’un tiers dans la lypémanie, nulle dans l’épilepsie avec délire et la démence compliquée de la paralysie spéciale aux aliénés : quatre guérisons ont eu lieu pendant le second mois, les deux autres après cinq mois de traitement.

Mortalité. Trois malades sont morts pendant l’année. Un maniaque dans la période aiguë d’une méningite, et quelques jours après son entrée : un lypémaniaque tombé dans le marasme bien avant d’être conduit à l’établissement ; enfin un dément avec paralysie générale des aliénés qui a succombé lentement, au progrès de ce mal sans remède.
Les directeurs de plusieurs établissements privés évitent de recevoir les malades dans un état aussi avancé. Il est pénible en effet, de ne pouvoir qu’assister aux dernières périodes d’une maladie devenue incurable. Ces considérations n’ont eu sur moi aucune influence lorsque j’ai reconnu la nécessité d’isoler les aliénés.

Maladies incidentes. Pendant le cours de l’année aucune maladie incidente ne s’est manifestée sous forme endémique. L’établissement a été préservé des affections qui ont régné dans nos contrées avec le caractère épidémique. Les dérangements dont la santé physique des aliénés a souffert, ont été de peu de durée et sans gravité. Une fois des abcès considérables ont paru amender les symptômes de la paralysie générale, en tant que lésion du mouvement, mais l’affaissement intellectuel a continué.

Durée moyenne du séjour. La durée moyenne du séjour des malades y compris ceux restant en traitement au 28 juillet 1846, a été de 112 jours pour chacun.
Il y a eu 2 022 journées de présence.
Tels sont, Monsieur le Préfet, les résultats obtenus au Castel d’Andorte, pendant la première année.
Après en avoir pris connaissance, le Conseil général de la Gironde reconnaîtra, j’ose l’espérer, que l’établissement dont j’ai doté le département, n’est ni sans importance ni sans utilité.
J’ai l’honneur d’être, avec un profond respect, Monsieur le Préfet, Votre très-humble et très obéissant serviteur.
DESMAISONS.
Maj 09/04/2022

Source : Gallica BNF             ▲ Retour haut de page ▲

1891. Assassinat d’un gardien


Voir aussi : -1806: Jeux interdits, -1836: Coups et prison, -1872: assassinat, -1873: condamnés interdit Bouscat, -1876: crime, -1887: meurtre, -1889: maire suspendu, -1893: duel, -1895: procession, -1898: duel, -1919: cambrioleurs, -1926: Enfant incarcéré,

Dans la nuit de samedi à dimanche [dimanche 1er novembre 1891], un pensionnaire de la maison d’aliénés de Castel d'Andorte s’étant levé pour aller chercher une hachette dans une cour, revint et se jeta sur un gardien [Trottier] qui dormait dans un couloir.
Il lui porta un coup tellement violent qu’il lui trancha l’artère carotide.
Il appela ensuite un autre gardien qu’il voulait frapper aussi, mais celui-ci put désarmer l’aliéné.
Le parquet s’est transporté à Castel d’Andorte pour y ouvrir une enquête.

Le gardien Trottier était veuf, mais avait un fils âgé de onze ans. Au nom du fils, son grand-père, actionna le docteur directeur de l’asile, en demandant des dommages-intérêts et une rente annuelle viagère au profit du jeune Trottier.
Le tribunal a condamné le directeur de l’asile, à payer au mineur Trottier la somme principale de 3000 francs, plus une rente annuelle de 400 francs, constituée en un titre de rente française, payable jusqu’à la majorité du dit mineur Trottier.
Maj 09/04/2022, 17/07/2022

Source : Gallica BNF, Internet Archive             ▲ Retour haut de page ▲

Annuaire du tout Sud-Ouest...1909

Voici un autre texte illustré très intéressant.

Réf : Annuaire du tout Sud-Ouest illustré 1909-1910

(Maison de santé du Bouscat)
M. le Docteur Lalanne (voir Gaston LALANNE), propriétaire.

La maison de santé de Castel-d'Andorte, fondée en 1845, a été pendant longtemps exclusivement consacrée au traitement des maladies mentales. Depuis. Un certain nombre d'années elle reçoit tous les malades atteints des affections. du système nerveux auxquelles l'isolement méthodique est applicable (états neurasthéniques, intoxications diverses, etc.)

Grâce à sa situation privilégiée sur l'un des points les plus agréables et les plus sains de la banlieue de Bordeaux, grâce surtout aux améliorations dont il n'a cessé d'être l'objet, l'établissement de Castel-d'Andorte s'est acquis depuis longtemps une légitime réputation dans les départements du Sud-Ouest, et à plusieurs reprises il a été l'objet de distinctions, notamment de la part du Conseil général de la Gironde et du Ministre de l'Intérieur.

Les constructions primitives sont l'œuvre du célèbre architecte Louis qui au XVIIIe siècle, en a tracé les plans. C'est autour de ce castel primitif que se sont élevés successivement les pavillons consacrés aux malades, pavillons isolés, mais groupes de manière à établir et une séparation absolue et, selon les besoins, une communication rapide facilitée par des appareils téléphoniques qui les mettent jour et nuit en rapport avec les médecins de l'établissement; enfin, il existe une série d'autres pavillons, constructions gracieuses et d'aspect riant, destinés aux pensionnaires simplement fatigués du système nerveux et venus volontairement pour se reposer.

Un parc d'une superficie d'environ sept hectares, planté d'arbres séculaires, .ombragé de charmilles, est largement ouvert aux pensionnaires et aux familles et il n'est guère de malade qui, dans ces conditions, n'accepte un isolement salutaire.

Mais la Maison n'est pas seulement merveilleusement organisée au point de-vue de son installation matérielle, elle possède aussi au point de vue de l'art médical toutes les ressources qui viennent de la science moderne, et nous pensons que c'est le premier établissement qui ait appliqué l'électricité au traitement des maladies mentales. Toutes les formes de courants que nous y avons vu appliquer sont produits dans la maison même par une usine électrique qui en même temps fournit la lumière à tout l'établissement.

Les analyses cliniques se font dans des laboratoires richement outillés et pourvus des appareils de recherche les plus perfectionnés, de telle sorte que la maison de santé de Castel-d'Andorte peut rivaliser à ce point de vue avec les établissements officiels et les facultés les mieux dotés. Aussi, avec une telle installation, les résultats obtenus sont des plus consolants et dépassent toute attente.

Le service médical est assuré par deux médecins.

Le service religieux est régulièrement assuré par un aumônier catholique; les pasteurs des divers ordres sont appelés auprès de leurs coreligionnaires.

Maigre le confortable de l'installation et bien que les soins les plus dispendieux ne soient pas ménagés aux malades s'ils sont jugés nécessaires, la maison de santé de Castel-d'Andorte reçoit des pensionnaires à des prix modérés.

La maison est largement ouverte aux médecins des familles, et les malades peuvent y être placés sous la direction médicale des spécialistes de la ville et de la Faculté.
Maj 10/2018

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1910. Docteur Lalanne

Le docteur Lalanne, entre MM. H. Obermaier et H. Breuil, devant son laboratoire du Castel d'Andorte.


Le docteur Gaston LALANNE n'est pas seulement médécin.
C'est aussi un spécialiste reconnu de botanique et spécialiste d'Anthropologie et de Préhistoire.
Il participe à de nombreuses fouilles en Dordogne et publie beaucoup d'ouvrages sur tous les sujets (Médecine, botanique, anthropologie, préhistoire).
Voir les détails sur sa fiche Gaston LALANNE.
Ci-contre, une photo de 1910, avec ses compagnons de recherches en préhistoire.
Maj 05/05/2022

Source : Gallica BNF             ▲ Retour haut de page ▲

1915. Roman

L'asile du Castel d'Andorte devient célèbre et inspire les auteurs de romans, comme ici avec « Floraison d'amours », de Fernand Lafargue.


Après la traversée de Bordeaux, la voiture qui portait Calixte Privat et Georges de Luz s’engageait dans la route du Médoc et longeait la voie des tramways électriques, entre deux haies de villas, jusqu’à la station du Chemin des Écus. Et, là mème, elle tournait à gauche, entrait dans la propriété privée de Castel d’Andorte, dont on apercevait au fond, l’allée principale en charmilles et dont les arbres de haute futaie laissaient deviner le parc immense.
Les visiteurs eux-mêmes, tristes jusqu’à l’arrivée, éprouvaient dans ce lieu l’impression réconfortante qu’on y devait guérir, car ce n’était point là cet enfer, cet enfer de supplice et de tortures dénoncé par les romanciers.

Précisons que dès 1905, Fernand Lafargue, publie des romans à suivre dans des journaux, comme : « La fiancée veuve ». Notez des paragraphes strictement identiques.


Et, là même, elle tournait à gauche, entrait dans la propriété privée de Castel d Andorte, dont ou apercevait, au fond, l’allée principale, en charmilles et dont les arbres de haute futaie laissaient deviner le parc immense.
Une paix reposante, un grand calme de solitude ornée de fleurs, le gravier fin des allées, le mystère des coins à églogues, les damiers de culture utile ménagés habilement dans les jardins d’agrément, la présence même de quelques animaux domestiques pour les illusions agrestes, l’emprisonnement d’oiseaux exotiques en des cages de luxe, l’ensemble de cette retraite agissait sur les malades privilégiés qui y vivaient comme en une villégiature choisie.
Les visiteurs eux-mêmes, tristes jusqu’à l’arrivée, éprouvaient dans ce lieu l’impression réconfortante qu’on y devait guérir, car ce n’était point là cette géhenne, cet enfer de supplice et de tortures dénoncé par les romanciers.

Maj 09/04/2022

Source : Gallica BNF             ▲ Retour haut de page ▲

 

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