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Sériciculture

 
Source : http://gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France, réutilisation non commerciale libre et gratuite.

La sériciculture au Bouscat



 

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Quelques textes permettent de comprendre l'évolution de la sériciculture (1) au Bouscat, depuis son ascension, jusqu'à sa disparition.



Ci-dessous un extrait de la « Société séricicole de la Gironde » de 1844. A noter 2 erreurs :
- Sur le nom LAFONT-FÉLINE. Il faut lire LAFON-FÉLINE (sans la lettre T).
- Il ne s'agit pas de Bruges, mais du Bouscat, bien qu'il soit possible que les propriétés s'étendaient jusqu'à Bruges.
Source : Gallica BNF

Sur le rapport de M. F. Ginouilhac, juge si compétent et si éclairé, la Société a décerné à M. LAFONT-FÉLINE la médaille d'or du premier prix.

La plantation de M. LAFONT-FÉLINE, dans la commune de Bruges, auprès de l'hippodrome, est véritablement hors ligne; 15,000 mûriers la composent, dont 5,000 hautes tiges, 4,000 basses tiges, et 6,000 en haie et tous dans un état parfait de réussite et d'entretien.

M. LAFONT-FÉLINE, qui a eu tout à créer et qui n'a été inspiré que par ses convictions, a déjà préparé une magnanerie (2) qui ne le cède pas à l'importance de ses plantations. Tout ce qui est nécessaire à la formation d'un établissement séricicole de premier ordre sera donc bientôt réuni par ses soins intelligents ; aussi, la Société se plaît-elle à l'encourager par l'expression de ses plus vives sympathies.



Voici un autre texte (partiel), daté de 1865, intitulé « État_actuel_de_la_sériciculture ».
Source : Gallica BNF

Ce ne fut que vers l'année 1824 que la culture des vers à soie commença à prendre quelque importance dans notre département, sous l'administration de M. le baron d'Haussez, alors préfet de la Gironde.

La Société Linnéenne de Bordeaux concourut à propager cette nouvelle culture, en montrant les avantages qu'on pourrait tirer d'une branche d'industrie aussi importante; elle s'occupa activement des moyens de faciliter et de répandre ce genre d'exploitation rurale, et elle accorda des médailles aux cultivateurs de mûriers.

Les principaux établissements qui fonctionnent ou qui ont fonctionné dans le département sont ceux :
Dans le Libournais : de MM. le duc Decazes, au château de la Grave; le eomte de Digeon, au château de Vitasse, passage de Cadillac-sur-Dordogne, et de Vielcastel, à Saint-Avid-du-Moiron, près Sainte-Foy. (Ces deux dernières magnaneries, qui prennent rang parmi les plus anciennes, datent, dit-on, du règne d'Henri IV.)

Dans le Bordelais : de MM. Lafont-Féline, au Bouscat; Morin, Bresson, Roger, au Vigean; comte de Kercado, à Gradignan ; Ginouilhac, à Blanquefort; général vicomte de Rorelli, au Taillan; Olivier Durand, à Bassens; Valet, à Pessac; Andrejeau et de Brunski, à Saint-Selves, et la maison agricole de Saint-Louis (l’abbé Buchou), à Villenave d’Ornon.

Dans le Réolais : de MM. Duverger, à Blaignac, et l’abbé Dupeyrin, à Taillecavat, canton de Monségur.

Enfin, dans l'arrondissement de Lesparre : de MM. Germain, à Pauillac ; Grimailh, à Saint-Laurent; Coiffard, à Saint-Trélody, et Delong, à Lesparre.

De tous ces établissements, les seuls qui fonctionnent encore aujourd'hui sont ceux du château de Vitasse, de Saint-Avid-du-Moiron, de MM. Ginouilhac, à Blanquefort; Olivier Durand, à Bassens; Duverger, à Blaignac.

Les succès qui ont couronné la fondation des premiers établissements avaient engagé les propriétaires à faire de nouvelles plantations; mais ces espérances furent malheureusement déçues, et la décadence ne tarda pas à arriver.

Les causes qui ont entraîné la chute de ces nombreuses magnaneries sont à-peu-près les mêmes que dans les autres départements :
1° Les maladies des mûriers; 2° les épidémies sur les vers à soie. Il faut y ajouter encore le manque d'ouvriers dans la Gironde, et la cherté des salaires.

Grâce à l'intelligente initiative de quelques-uns de nos concitoyens, et à la bienveillante protection du gouvernement, Bordeaux vient d'être doté d'un jardin d'acclimatation qui pourra, par sa proximité de la ville, servir de champ d'étude pour rechercher les causes de ces maladies et trouver les moyens de les combattre avantageusement. A cet effet, on établirait une magnanerie modèle où les sériciculteurs pourraient venir puiser d' utiles enseignements, qui leur éviteraient. ainsi de nombreux mécomptes. Il en serait de même de la culture du mûrier : des essais de variétés et de culture seront faits avec soin ; on pourra, soit en accélérant, soit en retardant leur végétation, les préserver des gelées tardives et des vents salés qui leur sont si préjudiciables.

La difficulté qui existait autrefois de se procurer des ouvriers capables, que l'on faisait venir à grands frais du Midi, n'existe plus, aujourd'hui que les voies ferrées ont rendu les communications faciles.

Il serait aussi d'une haute importance que M. le Préfet de la Gironde , prenant à cœur de donner une impulsion nouvelle à cette utile industrie, qui aujourd'hui est presque totalement perdue après avoir donné de si belles espérances, nommât, de concert avec les Sociétés Linnéenne, d'Agriculture et d'Acclimatation (Parc Bordelais), une commission chargée d'un rapport sur toutes les magnaneries qui auraient existé dans le département.
……………………



Voici une copie de courrier de 1874, qui donne de très bonnes informations.
M. Gergerès, de Bordeaux, adresse la lettre suivante à M. le Préfet de la Gironde.

Source : Gallica BNF

Monsieur le Préfet,

Je prends la liberté d'attirer votre attention sur une branche très-intéressante de l'agriculture, qui, depuis quelques années, tend à prendre dans le département de la Gironde un grand développement.

Je veux parler de l'industrie séricicole.

Il y a une trentaine d'années, cette industrie comptait aux environs de Bordeaux quelques adeptes, parmi lesquels je pourrais citer MM. Olivier Durant, Lafon-Féline, Bresson, Dr Gintrac, etc., propriétaires de vastes plantations de mûriers.

A côté de ces éducations importantes, quelques autres personnes se livraient à l'élevage des vers à soie, plutôt en guise de distraction que dans un but de spéculation.

Les difficultés que les éducateurs rencontraient pour se défaire de leurs récoltes, l'éloignement des marchés importants (le plus rapproché était celui de Montauban), la loi d'un seul acheteur que les éducateurs étaient forcés de subir, découragèrent bientôt les industriels bordelais, et les éducateurs de vers à soie disparurent du département de la Gironde presque totalement.

Mais, à peu près à la même époque, commencèrent à se manifester, dans le pays de la grande production, ces épouvantables épidémies qui ravagèrent les magnaneries du Midi, des Cévennes et du Languedoc.

Ne sachant à quoi attribuer ce fléau, jusqu'alors inconnu, les éleveurs de ces contrées s'obstinèrent à produire de la graine avec ce qu'ils avaient pu sauver de leur récolte contaminée. L'expérience leur apprit chèrement, à leurs dépens, qu'ils avaient fait fausse route la maladie fit des progrès rapides et les belles races de vers à soie disparurent.

Il fallut songer alors aux graines de provenance étrangère. Le Japon envoya bientôt à profusion des graines d'une race plus robuste et plus saine, mais d'une qualité très inférieure aux races françaises et italiennes.

Cette pénurie de graines contribua à donner un élan considérable à l'industrie séricicole dans les départements jusqu'alors préservés.

Les départements de la Dordogne et de la Gironde méritent à cet égard une mention particulière. La nature du sol et le climat se prêtant admirablement à la culture du mûrier, de nombreuses plantations furent faites, et on s'y livra sérieusement à l'élevage du ver à soie. Les petites éducations réussirent parfaitement.

Un savant distingué, M. le Dr Gintrac, de Bordeaux, rechercha la cause du mal qui avait envahi les anciens pays de production, et entreprit de démontrer qu'elle pouvait être attribuée aux mauvaises conditions des magnaneries, au système vicieux du .chauffage, et à l'entassement exagéré des vers dans les chambrées.

Pour rendre sa démonstration plus victorieuse, M. le Dr Gintrac éleva ses vers à soie à l'air libre, les exposant à toutes les variations de la température des mois de mai et de juin, se bornant à les mettre à l'abri des oiseaux, en tendant des filets au-dessus de son étagère. M. Gintrac réussit.

Excellent comme démonstration, ce procédé me parut peu pratique, mais il fut prouvé que les vers à soie résistaient à de très-faibles températures et qu'ils étaient ainsi préservés des épidémies existantes, mais à la condition toutefois de n'élever que des graines de provenance non suspecte.

Quelques éducateurs privilégiés possédaient cette graine saine, et bientôt un assez grand nombre de propriétaires en essayèrent l'éducation.

Mais tous ne surent pas profiter de la leçon que M. le D'' Gintrac leur avait donnée aussi les résultats ne furent- ils pas tous les mêmes.

Quoi qu'il en soit, de très-nombreuses plantations ont été faites et se font tous les jours dans le département de la Gironde, et l'Italie, ainsi que le midi de la France, commencent à demander à Bordeaux et au département des graines de bonne qualité pour ressusciter ces précieuses races presque éteintes.

II y là, pour nos belles contrées, un avenir certain.

Si l'on songe qu'avec une soixantaine de mûriers dans son champ, un modeste cultivateur peut aisément, et, presque sans frais, obtenir 60 kilog. de cocons, avec une once de graine que le kilog. de cocons se vend en moyenne 8 fr., et que l'élevage dure quarante-cinq jours, on se demande s'il est une branche d'agriculture qui puisse rapporter, dans si peu de temps, d'aussi beaux bénéfices.

Mais, si l'on considère qu'avec 1 kilog. de cocons, valant 8 fr., on peut produire 3 onces de graines, poids de marc, que l'once de 28 grammes se vend 20 fr., et qu'ainsi, le cultivateur dont je parlais tout à l'heure, peut en moins de deux mois, avec ses 60 mûriers, produire 180 onces de graine à 20 fr. l'once, soit 3,600 fr., il est permis de s'étonner que cette culture ne soit pas sérieusement conseillée et encouragée.

Pour arriver à ces magnifiques résultats, il faut apporter le plus grand soin à la récolte des graines, favoriser la production des graines saines, et empêcher, par tous les moyens possibles, que les graines suspectes soient répandues.

Ce danger qu'il faut conjurer, il existe déjà, Monsieur le Préfet, et c'est pour empêcher qu'il nous envahisse et qu'il vienne ruiner nos efforts naissants que je sollicite votre bienveillant concours.

M. Pasteur, membre de l'Institut, a indiqué les moyens de reconnaître la graine saine et de la distinguer de celle qui ne l'est pas. Ces moyens sont faciles et pratiques, mais on ne les suit pas.

J'ai vu, à Bordeaux même, des éducateurs peu scrupuleux, sauvant à grand-peine quelques kilogrammes de cocons miraculeusement venus à bien dans leurs magnaneries ravagées s'empresser de faire de la graine avec ces papillons atteints du germe contagieux, et vendre, sans conscience, cette graine malade à des prix qui compensaient les pertes éprouvées sur la récolte des cocons.

Si cela continuait, et cela, continuera si on n'y met bon ordre, il faut désespérer de l'avenir si brillant que des efforts persévérants pourront procurer à nos contrées.

Ce remède, que j'appelle de tous mes vœux, et que les éducateurs consciencieux doivent désirer comme moi, est d'une exécution simple et facile, mais le concours de l'autorité est nécessaire.

Je propose, Monsieur le Préfet, qu'un entomologiste expert, pris dans une société savante, la Société linéenne, par exemple, dont je ne fais pas partie, soit investi de fonctions spéciales par un arrêté préfectoral.

Ces fonctions consisteraient, pour l'inspecteur-expert, à se rendre à l'appel des éducateurs, à examiner les vers à soie aux périodes critiques de leur existence, à déterminer la quantité de graine qu'ils pourraient produire, à examiner cette graine par le procédé Pasteur, et à délivrer, avec l'autorité que sa fonction lui conférerait, un certificat et une estampille sur les cartons de graines.

Je sais bien qu'on ne pourrait imposer cette mesure à tous ceux qui élèvent des vers à soie, mais la préférence que l'on accorderait nécessairement aux graines estampillées forcerait tous les éleveurs à s'y conformer.

Une redevance légère que chaque éleveur déposerait à la préfecture avec sa demande de visite, serviraient à couvrir les frais de voyage et de déplacement de l'expert-inspecteur. Une subvention pourrait être demandée au Conseil général pour rétribuer ses utiles fonctions.

Je ne saurais trop recommander aux propriétaires qui voudraient élever les vers à soie, l'excellente brochure publiée en 1849 par M. Olivier Durant, a. la demande de la Société d'agriculture de la Gironde. Cet ouvrage, publié chez Lafargue, rue Puits-de-Bagne-Cap, 8, renferme un traité complet et pratique de l'éducation des vers à soie. M. Olivier Durant l'a rédigé, surtout, en vue de propager les petites éducations d'une ou de deux onces de graine. Il est à remarquer que dans ces proportions restreintes, et avec des graines de bonne qualité, la réussite est à peu près certaine.

Telles sont, Monsieur le Préfet, les observations que j'ai l'honneur de vous soumettre elles sont dictées par l'intérêt que je porte à une branche d'industrie féconde pour les habitants de nos campagnes, si l'on sait la protéger et l'encourager.




(1) Sériciculture : La sériciculture est l'élevage du ver à soie qui est lui-même la chenille d'un papillon, le Bombyx mori. Elle consiste en l'ensemble des opérations de culture du mûrier, d'élevage du ver à soie pour l'obtention du cocon, de dévidage du cocon, et de filature de la soie. L'élevage s'effectue à partir des œufs du papillon appelés selon l'usage « graines ». Source Wikipedia

(2) Magnanerie : Une magnanerie (terme venant de l'occitan magnan, qui désigne le bombyx du mûrier) est un lieu d'exploitation de sériciculture, c'est-à-dire l'élevage du ver à soie.
L'exploitant d'une magnanerie est appelé un magnanier ou plus couramment magnan. Dans une exploitation agricole, on peut aussi rencontrer la dénomination magnanière pour le bâtiment destiné à la sériciculture. Les femmes employées dans une magnanerie sont appelées magnanarelles ou magnarelles. Source Wikipedia



Pour en savoir plus sur la sériciculture, consultez le site :
http://aquariusite.free.fr/bombyx/versasoie.html




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